Commissariat: Catherine de Braekeleer, Sophie Webel
Cette exposition s’attache à présenter les expérimentations et recherches qui ont précédé et annoncé l’extraordinaire série de lithographies des Phénomènes, cycle unique dans l’histoire de l’estampe du XXe siècle. Chaque planche de cet ensemble célèbre un aspect du monde naturel : traces indéfinies auxquelles Dubuffet donne un titre, redoublant ainsi leur pouvoir évocateur. Il s’agit de restituer les phénomènes du monde naturel sans qu’intervienne la main de l’artiste au moyen de l’empreinte: empreintes de sols, de murs, de pierres, de tout ce qui lui tombe sous la main, voire même la « peau du dos nu d’un ami ». Cet immense chantier, dont le but initial était de constituer un matériel de base en vues de futures lithographies dites par reports d’assemblages, a occupé quatre ans de la vie de l’artiste, de 1958 à 1962.
De la série des lithographies pour Les Murs (1945) en passant par les Assemblages d’empreintes (1953-1957) ou les peintures des séries Topographies, Texturologies de la fin des années 1950, l’exposition explore le processus de création de Dubuffet pour aboutir aux savoureuses figures de 1962, tel le Nez carotte, lithographie par reports d’assemblages, issues de son atlas des Phénomènes.